dimanche 31 octobre 2010

Diable d'ordinateur!!!

Je me suis précipitée sur lui en rentrant hier soir ! il n'a rien voulu savoir, impossible d'atteindre mon blog; heureusement, aujourd'hui, j'ai été dépannée par une main compatissante ...
Je voulais dès mon retour exprimer la joie ressentie au cours de la journée . Merci Clotilde et Emmanuel de nous avoir ménagé ce moment précieux si minutieusement préparé !
Cet après-midi, nous avons fait la tournée des tombes, ou plutôt terminé notre périple déjà commencé la semaine dernière ...
Moi, aussi, je rêve d'une réunion semblable. Il faudra peut être la faire en deux fois...Mais, quelle joie de revoir ceux qui nous sont chers, et de les recevoir autrement qu'en des tristes circonstances!
Il faudrait faire presque un référendum pour savoir quelle date choisir ! quand les Suisses, les normands, parisiens et provinciaux de toutes sortes sont rassemblés car ils ont tous ensemble un lien familial, c'est magnifique .Il en manquait...Nous souhaitons à notre chère Jacqueline de V de se porter le mieux du monde .Elle nous a manqué, ainsi que ses enfants .D'autres aussi retenus par la maladie . Claude Delormoz, mon neveu n'est pas au mieux de sa forme...Le prochain mariage de la famille ayant lieu dans le Limousin le 6 Août est géographiquement lointain pour beaucoup, je préfèrerais une autre date ...Cogitons ensemble!

jeudi 28 octobre 2010

Depuis des jours ....

Je recherche mes archives pour y trouver des photos, des choses intéressantes . j'en ai sûrement perdu beaucoup en cours de route avec les déménagements .Pour moi, pourtant ce sont des trésors à léguer ( enfin, je le pense) .Je voudrais que tout soit en ordre, comme Claude, qui, ayant toujours fait des photos a pu reconstituer un dossier pour chacun de ses enfants . Pour nous, la photo était un luxe,et seuls mon beau-frère Robert et Marc-Étienne ont enrichi la famille de photos. On voit en me lisant combien je me répète, car c'est pour moi un souci...

lundi 25 octobre 2010

Ouest France, même date .;;

Jean Bouda, prêtre arrive tout droit de Gobousgou, une ville du Burkina Faso .Il est venu se reposer en France pour une année sabbatique .
Extraits: " La France n'est pas le pays que l'on m'a décrit . Certes, les villes sont belles et propres par rapport à chez nous . Mais j'ai vu des personnes handicapées, malades, des personnes âgées seules. elles vivent dans des maisons de retraite loin de leur famille et attendent la mort. C'est terriblement triste . Cela me choque. J'en dors mal. Chez nous, les personnes âgées vivent dans les familles".....;
"la chaleur humaine de mon pays me manque .Chez nous, un voisin est un trésor. Ici, je ne sens pas la chaleur humaine".........
Est-ce la conséquence du développement économique, de la modernité ? Chez nous, en Afrique, on n'est jamais seul. On a toujours un ami avec qui discuter et sans prendre de rendez-vous . Malgré notre pauvreté extrême, nous restons joyeux et solidaires."
Et voilà ! Autrefois, on se moquait des provinciaux et de leurs histoires ! chez nous, à Paris, disait-on, on ne connaît pas son voisin de palier ! C'est toujours un peu pareil, tout parisien se croit à la Cour ..La maison, en temps de guerre, n'aurait pas été remplie d'amis ou parents, avec ce raisonnement! mais,maintenant, le chacun pour soi a gagné les "régionaux" que nous sommes devenus, puisque nous n'avons plus droit à ce si joli qualificatif de provinciaux , ceux qui font la France !
Pour en revenir aux personnes âgées, même nanties financièrement, quand elles se rapprochent géographiquement de leurs enfants, en prenant un petit deux pièces, elles ne les voient pas davantage, j'en connais ;Mais,il ne faut pas généraliser, je connais au moins une exception : un ménage qui depuis des mois s'occupe de la Mère et belle-mère avec un dévouement exceptionnel.

Ouest-France 25 Octobre...

" Une fausse manif de droite en ville Samedi...
En les regardant défiler, les passants sont interloqués. "Plus de punitions, moins de récréations" dit l'une des pancartes, "Moins d'instits, plus de flics" , lit-on sur celle-là ou encore "Sarko, tiens bon, les riches sont avec toi"
Samedi, ce drôle de cortège a défilé dans les rues de Laval avec à sa tête un homme affublé d'un masque de Nicolas Sarkozy.
Derrière lui, une vingtaine de manifestants portant des symboles du capitalisme : chapeau melon, cigare, ou même crocodile en papier épinglé sur le polo. "Plus de domestiques, moins d'Assedic", scande un manifestant. "Du carburant pour nos quatre quatre, renchérit un autre.
Baptisé "manif de droite", ce type de défilé satirique a été inventé par les intermittents du spectacle en 2003. Samedi, ce sont des opposants à la réforme des retraites qui ont repris le concept allant même jusqu'à simuler, rue de la Paix, une attaque du fourgon du parti de gauche, conduit par Hervé Eon
Ouf! c'était une récréation! (ndlr).

jeudi 21 octobre 2010

Rions un peu...pas méchamment ...

Ma grand mère Berthe se plaignait toujours de ne pas avoir de détails sur les manœuvres au front pendant la guerre ;
Elle écrivait encore: Mon chéri,

Je suis bien contente que vous vous construisiez de bons abris et j'espère qu'à l'heure qu'il est tout est fait .
Tu ne m'as jamais dit à quelle distance vous étiez des Boches et où était l'infanterie française ,ce ne sont pas je pense des secrets d'État ! ......;;
Georges et Yvonne se joignent à moi pour t'embrasser et te dire toujours : Courage et patience!

B.P,
Dinan,19 Février 1916

mercredi 20 octobre 2010

Photo du 19 Juin 1940

Journée encore chargée ...

Réunion St Luc à la maison, nous étions une douzaine . Hier, j'ai appris avec beaucoup de peine la mort du beau-frère de Véronique (de jean-mi) .Dire qu'une semaine après, il y a un mariage 'une autre nièce de Véronique !
Demain, je vais chez une amie qui se sent bien seule ...
De ce fait ,je retarde tous les jours le plaisir de vous faire lire des lettres de ma grand-mère P. C'était certainement une femme de valeur, mais je bondis à chaque fois quand j'entends appeler mon grand-père le furoncle ;Dans ses lettres, Paul, au front, dit que les seuls moment agréables pour lui sont quand il peut passer un peu de temps avec son oncle .
Il adorait sa femme...Maman se souvenait qu'il épluchait les comptes ..On peut vénérer ses aïeux, et , constater qu'ils n'étaient pas parfaits.. Le sommes nous, nous-mêmes ? J'espère vous révéler, sans méchanceté le caractère de ma grand-mère, et son style amusant...A plus tard !

mardi 19 octobre 2010

Journée chargée ..;

la foule descend du châteuau d'eau jusqu'à la Mairie ; Y ai vu plusieurs personnes de connaissance ....
Landau, patin à roulettes slogans bien entendu volés aux manifestations que nous faisions pour l'École libre .
Médecin, tout en début d'après-midi, les jeunes ont dû piqueniquer Place de la Mairie ...Ai pu trouver un bus ..
Ensuite, une amie me téléphone pour aller à la maison du diocèse, voir une exposition très intéressante sur l'abbé Guérin curé de Pontmain en 1871 .
A i trouvé quand même le temps de rechercher une ou deux lettres intéressantes ...
Demain, journée St Luc à la maison, c'est un peu la cavalcade .
Véronique m'a appris la mort douloureuse de son beau-frère, si sympathique, à qui notre patriarche achetait du vin . Que d'épreuves pour cette famille! Elle nous enverra l'adresse par e. mail.

dimanche 17 octobre 2010

Aujourd'hui...

Messe de Memento pour Marc-Antoine à Avesnières .Plusieurs de la famille étaient conviés .Très fin et très agréable repas en compagnie de mon frère Yves et des parents de Mathilde. Un copieux apéritif avait comblé ceux qui avaient été à la messe. j'ai pensé aux empêchés.
Cet après-midi, concert à St Paul, avec la maîtrise de Ste Thérèse et un groupe important de danois . nous avons savouré la beauté des chants.Notre petite Astrid y participait ;
ce matin, j'ai pu admirer les progrès de notre arrière-petite-fille Gabrielle.mon frère Yves est en excellente forme, et cela fait plaisir .Il y a un an aujourd'hui que Mathilde, qui logeait chez Bénédicte, a été tuée dans un accident .Mon frère Yves avait recommandé cette jeune fille à ma belle-fille,on comprend la présence de ses parents au déjeuner, ils ont été heureux de revoir mon frère ,ménage très sympathique. Nous étions donc huit, avec Arnaud et Gilles .
Si "Dieu le veult", nous arriverons à nos fins pour réunir tout le monde en cours d'année, en plus du mariage de Béatrice . Cela pourrait se faire un week-end dans des gîtes ruraux .Véronique, l'épouse de Jean-Michel, a émis cette idée, il y a quelques temps ....Que chacun y pense ....Ce serait pour moi une grande joie .

samedi 16 octobre 2010

Bon anniversaire!

Bon anniversaire ma chère petite Françoise qui avez su rendre heureux notre Gérard, ajouté à la fratrie avec joie quand il avait trois ans .Petit ménage modèle, je suis sûre que papa,là-haut, vous bénit, et vous souhaite mille bonnes choses .Meilleure santé à tous les deux .Votre amour, à tous deux vous aide encore dans cette phase douloureuse de la maladie .
Je vous embrasse tendrement


Au nom de nous deux Maman

jeudi 14 octobre 2010

Plusieurs anniversaires...

Évidemment, je n'oublie pas celui de mon beau-frère Robert...
Mais,J'ai souhaité avec joie, celui de Claude, mon neveu, celui de Catherine la charmante épouse d'Antoine, et mère de Raphaël, Nathalia et Jean .J'essaie de n'oublier personne !

Carrosse volant !

Dans quel musée sera-t-elle entreposée, cette merveille ? Charles 5 jouait au bilboquet (?) . Par ce temps de misère, on s'offre un carrosse volant. Louis 14 a construit Versailles, on peut l'en critiquer , mais, au moins trois siècles après, on en est tous fiers .

mercredi 13 octobre 2010

Quand ils disaient ...

Papa :" la machine tuera le travail de l'homme"
Argument :Elle le soulage énormément, voyez les agriculteurs
Ma Tante disait" une femme au travail vole le pain d'un Père de famille"
Plusieurs arguments : les filles sont "formatées" pour passer le plus possible d'examens et parvenir à de hautes fonctions , elles ne sont pas désireuses de s'occuper uniquement de leur foyer .L'équipement des maisons nécessite deux salaires, surtout que l'on veut devenir propriétaire le plus vite possible .
Ma Tante disait avant 1939 : "la France est un pays de vieux" elle dégringole .elle répétait que le confort nous perdrait .
Argument :on ne peut pas rêver faire faire des études longues et coûteuses à une famille nombreuse ,le confort est nécessaire .Les machines sont devenues "employées de maison" .
moi, je ne veux porter aucun jugement je ne peux que constater .Les couples sont libres et ont tous les moyens de réduire leur famille, mais ,il est incontestable que, malgré toutes les publicités, l'avortement est remboursé à 100 pour cent, les chiffres n'ont jamais baissé .Pour payer des retraites, il faut des cotisants . On disait, autrefois, que pour l'équilibre,il serait bon que les couples aient trois enfants .Mais, de cela, personne ne parle .
Un médecin, un avocat peut allégrement travailler encore à 70 ans, un maçon à 50 ans est usé .
Par contre, jamais on ne touchera à la retraite d'un parlementaire, ni à ses avantages de toutes sortes. Le trou foré par eux est insondable ! A bas les privilèges! que la droite devienne vraiment la droite !, la Dextre ! Mais quand l'a-elle-jamais été ? Elle a failli en instituant pas les lois sociales (à part quelques industriels, chez eux) . La vraie droite n'existe pas .
Mais, assez sur ce sujet, cela n'est pas dans mes habitudes .

mardi 12 octobre 2010

Radiésthésistes....

Il y avait en face de chez nous Rue d'A un certain Mr R, très ami de notre famille, très pieux aussi et qui finit par faire hériter l'Évêché . Il s'occupait de radiesthésie ,comme mon oncle Henri .
Un jour, en revenant du GC, alors qu'il arrivait au 102, l'oncle Henri s'aperçut qu'il avait perdu la remorque en route . Aussitôt, avec Mr R; ils consultent leurs pendules, et n'arrivent pas à trouver l'endroit où elle était . Le temps passa....puis, un jour mon oncle apprit que dans le bas de la rue,un quidam voyant cette remorque abandonnée l'avait fait entrer dans son garage .Cet homme était de bonne foi et rendit la remorque ...On a bien ri à la maison .Mais, avec son pendule, l'oncle Henri était sûr, qu'en l'utilisant devant une femme en "situation intéressante", il pouvait dire si elle attendait fille ou garçon.
En pensant à la remorque, nous nous sommes souvenus de tous les périples faits dans ce véhicule . Les grandes personnes étaient dans la voiture, nous, les enfants, dans la remorque, assis sur des banc ordinaires.Les virages nous jetaient les uns sur les autres pour notre plus grande joie .Celui qui devait devenir mon mari a participé à ces randonnées .Nous soulevions le rideau-capote arrière, nous chantions . Un jour , à un passage à niveau , nous avons vu un train raser notre remorque. Ce n'est pas nous qui avons eu peur ! Nous avions devant nous, une fois un homme qui nous regardait descendre de la remorque. Il s'écria: oh, mais c'est un véritable nid à rats .
Quand je pense, maintenant, que ces voitures, n'avaient pas de clignotants, plus tard elles ont eu une flèche, qu'il n'y avait pas non plus d'essuie-glace !
Dans la voiture des adultes, il y avait Papa, Maman, Mon Oncle Henri le chauffeur, ma Tante Marie-Thérèse, quelque fois, ma grand-Mère, et une vieille cousine parisienne, venue à Laval après le Front populaire, car elle craignait la révolution.Elle passait son temps à jouer au Piquet avec ma grand Mère .Il ne fallait surtout pas oublier le pique-nique phénoménal que Maman préparait soigneusement!

lundi 11 octobre 2010

Souvenirs de mai-Juin 1940

Je me souviendrai toujours de l'expression de notre professeur entrant dans notre classe le 10 Mai:
Mes petites filles, les allemands ont envahi la Belgique .Cette personne était originaire du Nord de la France, et avait encore en tête le sort subi par les populations de ces département en 14-18 .
Mon Père était toujours optimiste et ne pouvait pas imaginer la défaite de nos troupes .
Certains départements français avaient été désignés pour recevoir les réfugiés menacés .
La Mayenne dût recevoir l'Aisne.La maison, les communs se remplirent .Dans les communs, il y avait les Laronce, au second étage de notre maison, Mr Dufour qui avait fait 14, sa fille Mlle Dufour, son autre fille Mme Lagrange, et la fille de celle-ci : Anne-Marie .Maman avait gardé quelques contacts avec ces derniers .Par reconnaissance, Mr Dufour se mit à entretenir le potager, sous l'œil admiratif de ma Tante .Les dames venaient souvent bavarder en bas . Avec Anne-Marie, nous avons trouvé tout un stock de chansons que chantaient autrefois Papa et Maman .Nous les avons déchiffrées au piano, et nous chantions. Juliette, une bonne, m'avait déjà appris à tricoter, Anne-Marie m'apprit à faire des chaussettes et des gants .
Avant que les écoles ne ferment pour de bon, nous allions, par classe, passer nos après-midi à la gare. Les trains de réfugiés n'arrêtaient pas de passer .Pendant la halte, nous distribuions café, bouillon, lait aux tout petits .L'oncle abbé, vicaire à St Pierre, était toujours présent .Un jour, on lui demanda, par une portière de venir vite baptiser un bébé mourant.Il entra dans le buffet, prit une carafe d'eau et baptisa .L'armée française était là aussi . Un jour Paulette M me dit, regarde tous les trains d'Anglais qui filent vers Brest, ils s'en vont, nous sommes fichus! Je ne voulais pas la croire .
Les institutions étant fermées, Maman persuada Papa, de nous envoyer avec ma Tante,et mon oncle Henri . à Damgan, car ils y avaient loué une villa pour l'été .Nous partîmes donc.Il y avait aussi ma Grand Mère .(Papa avait passé son permis de conduire à l'insu de Maman, en 39,elle l'a appris ensuite)
Nous avions donc une voiture pleine .Les parents restèrent quelque temps à Laval, puis, Maman décida Papa à venir nous rejoindre, ils eurent énormément de mal, Papa répétait à Maman, même s'ils prennent Paris, rien n'est perdu, et ensuite, La Loire les arrêtera. Hélas ...
Ils arrivèrent avec une voiture bondée ! une remorque pleine !
C'est alors qu'ils étaient là, que nous avons entendu, avec un vieux poste de radio, l'appel du Général de Gaulle.Il faut dire, que dès Octobre 39, sur le conseil des officiers qui logeaient chez nous, Papa n'écoutait que Radio Londres .Il se permettait de temps en temps d'écouter Berlin, d'où on entendait éructer Hitler.(il comprenait parfaitement ses discours) .
à l'appel du Général,Papa s'écria : voilà la France, rien n'est perdu .Jusqu'à mon mariage, je n'ai pas entendu d'autre radio à la maison .
Mais, revenons à Damgan. Nous vîmes les premiers Allemands sur la plage, devant la maison, ils s'amusèrent à tirer dans l'eau ...Les parents décidèrent de rentrer à Laval.mais ce n'est pas tout.
Le curé de St Pierre où l'oncle abbé était vicaire avait chez lui deux petits neveux réfugiés .Amené par un paroissien, l'oncle abbé arriva à Damgan accompagné des deux enfants !!!
On décida de rentrer à Laval ;On avait deux voitures, et une remorque .
Nous vîmes arriver un soir un couple de Belges, nous demandant d'acheter la remorque, mes parents lui montrèrent qu'elle était pleine et indispensable .
Dès le lendemain deux officiers allemands se présentèrent pour nous confisquer la dite remorque
Grand émoi, on chargea les voitures jusque sur les toits .Sur la route, nous avons rencontré le ménage belge qui avait bel et bien notre remorque !
Papa conduisait avec l'abbé à ses côtés, derrière, ma Grand Mère, maman les petits réfugiés, et,je crois, ma Tante .Dans la seconde voiture, nous suivions, les six enfants, avec l'oncle Henri .Comme j'avais le mal des voitures, je persuadai celui-ci de me laisser voyager sur le marche-pieds, me tenant à sa portière .
Au bout d'un certain temps, nous aperçûmes au milieu de la route ce qui ne nous sembla pas tout de suite être une voiture, mais nous vîmes l'entourant la famille qui y voyageait .La lourde charge,arrimée sur le toit avait peu à peu bougé, et en déséquilibrant la voiture, renversé celle-ci sur le côté .
Le premier
à en sortir fut l'oncle abbé qui mit ses pieds sur les côtes de Papa.Le pauvre s'en ressentit longtemps .Ma Grand-mère était sous les petits neveux du curé, Maman par dessus, et pour tout arranger les oeufs emportés comme en- cas avaient profané le chapeau rond de l'oncle abbé, en se cassant; Un garagiste qui passait par là dit qu'il fallait retourner la voiture sur des fagots, et qu'elle repartirait sans dommage, ce qui arriva .Nous allâmes coucher à même le sol dans l'arrière salle d'un café (je ne sais pas pour les grandes personnes) .
Nous sommes arrivés sans encombre à Laval .Le matin, les réfugiés avaient dit à Titine : vous ne faites pas de tartes quand les patrons ne sont pas là ?Elle en avait donc confectionnées. Nous sommes arrivés à point .
Papa se rendit à la Fabrique .réquisitionnée par l'Armée française elle l'était maintenant par l'armée Allemande .Son homme de confiance, ayant les clés, avait appelé tout le monde au travail, et, quand les Allemands sont arrivés, c'est lui qui les a reçus, et tout s'est bien passé .,enfin....

dimanche 10 octobre 2010

10 Octobre 2007 10 octobre 20010

Tout d'abord, un grand Merci à Nicolas pour cette audio-video si émouvante .Nous avons fait une voiture, pour nous rendre à Ambrières .
La vie doit sans doute continuer... Aujourd'hui, le silence s'impose ...

samedi 9 octobre 2010

Marie-Mdeleine et Petit Louis

Sous l'occupation, le Maire de Laval demanda aux Lavallois d'accueillir des enfants, sans parents , venant de Nantes .J'ai demandé à Maman de nous rendre dans la salle où ils attendaient .Nous y sommes allées .Un certain nombre d'enfants étaient là...Maman aurait voulu choisir une fille de 10 ou 12 ans. J'ai aperçu un petit garçon et sa soeur plus âgée, qui se tenaient l'un l'autre .Maman a dit je veux bien de la fille .Les deux enfants, en pleurant refusaient d'être séparés . Nous les avons donc pris tous les deux .plusieurs dames amies de Maman en firent autant .(chacune une fille ) .
Aussitôt, en arrivant à la maison, Maman a commencé à tricoter, et ils eurent bientôt le nécessaire .Je dois dire ici toute l'admiration que j'éprouvais pour Maman ....La petite fille coucha avec les bonnes , le petit garçon, je ne sais plus.Marie-Madeleine avait six ans, le "petit Louis" , beaucoup plus jeune . A la rentrée, on les mit en classe; il s'avéra que si Louis était intelligent sa soeur était plus que limitée, l'avenir le prouva . Louis avait d'excellentes notes .Tous les deux étaient encore au 102 au moment de notre mariage . Ils y restèrent encore un ou deux ans, puis on trouva que ce ne pouvait être définitif .Ma tante eut l'idée de présenter Louis aux orphelins d'Auteuil, quelque part dans l'Ouest. La religieuse, à l'entrée, était réticente, mais voyant le trousseau qui accompagnait l'enfant, accepta de le prendre .
Il fit son chemin, et trouva du travail à Paris .
Je devais être rue d'Avesnières, quand je reçus un coup de téléphone de Louis, me disant qu'il avait été drogué par des camarades, qu'il n'avait plus ni logement, ni argent, ni rien du tout .Je lui ai tout de suite donné le N° de téléphone de mes beaux-parents , à Auteuil.
Ceux-ci le reçurent à bras ouverts, et il coucha un certain temps dans leur salon .Ayant pu récupérer ses références auprès des orphelins d'Auteuil, mon beau-père le recommanda à Mr Fenwick qui lui dit, s'il le veut, je l'enverrai aux Etats Unis, dont il reviendra ingénieur .Notre jeune homme alla se présenter, sans ses références, on insista, il le prit de haut, et dut se débrouiller pour trouver du travail.Ce qu'il fit et réussit .Il vint nous voir un jour à Laval, encore célibataire .Nous avons eu, beaucoup plus tard , de ses nouvelles .Il nous disait ceci : je suis venu pour vous présenter mon épouse, mais, quand elle a eu vu la maison, elle n'a pas voulu entrer !!!Sa soeur Marie-Madeleine a dû entrer dans un institut spécialisé .Il doit être maintenant en retraite...

vendredi 8 octobre 2010

Avec Marie-Claire .....

Nous avons agréablement conversé toutes les deux .
Elle était, elle aussi, au GC pendant la bataille de 44.J'ai oublié aussi de mentionner Odile Dauvergne .Le nombre des habitants au GC à ce moment-là n'était pas de 60,mais de 45 .
Le départ, par le gué a eu lieu, en fin de matinée, si bien que Marie-Claire recommanda à ma Tante, de prendre un peu de ce qui était prêt pour le déjeuner .
Les Bilquez étaient là, avec leurs trois enfants .Il y avaient aussi Le"petit Louis (je reviendrai un jour sur son histoire), et sa petite soeur Marie-Madeleine .
Pour distraire les enfants très jeunes on les conduisait dans le caveau à vin .Il est exact que plusieurs fois, tout le monde a été aligné devant un mur, et mis en joue, car un soldat Allemand avait été tué . Claude se souvient de la messe dite dans l'herbage avant l'attaque, les américains étant assis sur leurs casques .
Marie Claire se souvient de l'entretien qu'eut l'Oncle abbé avec l'aumônier américain, en latin évidemment .Elle se souvient de l'absolution collective .
L'argent, bien sûr est venu à manquer .Bernard de G. a rencontré une connaissance qui a dépanné provisoirement .Cela fut bientôt rendu .Mais, j'imagine que le pain devait être cuit à la ferme, et que viande, beurre et lait ne manquaient pas . C'est Monique Dauvergne à qui l'oncle abbé avait confié les Saintes Espèces .Sur la route de Cigné, l'oncle abbé, accompagné de Madeleine Bernard qui attendait un enfant fut pris en charge par un américain qui les conduisit en Jeep, véhicule, alors inconnu, dans un château, plus loin .Ils furent logés dans deux chambres. Le reste de la troupe, fut hébergé dans la grange .
Ils revinrent après la bataille au GC qu'ils trouvèrent occupé par les Américains .Ceux-ci laissèrent la place, non sans avoir eu le temps de changer tous les meubles de place .
Avant le départ précipité, le bruit des bombes étaient assourdissants, et des avions en flammes allaient s'écraser plus loin .Marie-Claire se pelotonnait sous un sapin . En ces jours-là, on est venu de la ferme des Vallées chercher l'oncle abbé, les Rimbault, père et fils gisaient dans un fossé .Aidé de Michel Quellier, il alla pour les secourir, il était trop tard . Il fallut les porter dans leur ferme sur un lit .Ce n'est que huit jours plus tard, approximativement que le menuisier, vu l'état des corps, ne fit qu'une grande caisse .A Ambrières aussi, les menuisiers étaient sur les dents .
La prochaine fois, je raconterai l'histoire de nos deux petits nantais ....

jeudi 7 octobre 2010

Anniversaires ...

Demain, ce sera l'anniversaire de ma petite soeur Marie-Claire,je le lui souhaiterai chaleureusement !

Après demain nous commémorerons l'arrivée au ciel de notre Patriarche .Sa protection se fait sentir...Il connaît les épines de mon chemin, mais sa présence invisible et tendre se manifeste, et je garde ma sérénité . Ce n'est pas de l'exhibitionnisme, non, pas du tout, cela doit faire comprendre mon attitude ...Je marche paisiblement vers l'issue qui est la mienne, celle aussi de tout un chacun .
Je ne pourrai jamais assez remercier pour soixante trois ans de nos vies .

Et maintenant, rions un peu...
Ceux que je ne connaissais pas, mes futurs beaux parents (père et mère de Suzanne Delormoz furent invités par mes parents au GC à leur retour de Bretagne .Depuis des années, ils connaissaient le secret de leur fils .Ils crurent bon d'en parler le soir avant d'aller se coucher à leur fille Suzanne . Le lendemain, cette dernière demanda à mon père s'il accepterait que son petit frère Michel épouse Cécile .la réponse fut celle-ci: je n'y verrai aucun inconvénient .
Elle s'empressa de le répéter à ses parents qui en firent part à leur fils Michel.
Celui-ci alla me trouver et me dit: je veux être certain, une fois pour toutes de l'assentiment de tes parents .Tu vas aller trouver ton Père pour savoir ce qu'il en est .
Moi, faire cette démarche ! Moi qui avec mes parents ressentaient une distance respectueuse, affectueuse , certes mais, distance.. distance ...
Pressée de le faire , je me suis exécutée, Papa a raconté que je lui avais dit: vous voulez que j'épouse Michel ? toujours est-il que j'ai compris qu'il était d'accord ;je rendis compte de ma mission au jeune homme plein d'inquiétude .Le rapport fut fait à ses parents .Son Père répondit: demain je ferai la demande .
Le lendemain après midi, nous revenions vers la Brosse, en fin de promenade, quand le papa de M dit à mes parents: je suis désolé de ne pas porter de gants, de ne pas avoir de fleurs,mais, au nom de mon fils, je viens vous demander la main de votre fille C. Acceptation faite, tous s'en retournèrent pour aller au Gc, c'est alors qu'ils aperçurent, dans leur dos l'énorme tas de fumier de la Brosse ! Sur le coup, personne n'a rit, mais, après on a évoqué cet ornement insolite et incongru!! Mes frère et soeurs qui nous accompagnaient dans nos jeux et promenades,étaient depuis toujours au courant.Nous mêmes n'envisagions pas du tout un mariage prochain , si bien que les grandes personnes trouvaient que nous n'avions pas l'air de fiancés .Nous nous promenions dans Laval avec, derrière nous Papa et Maman .
Mon fiancé se rendant compte à quel genre d'oie blanche il avait à faire, demanda à Maman, que tout en préparant mon examen d'infirmière (qu'il exigeait), je pris aussi des cours de coupe ce qui fut fait.Seulement, Maman alla m'inscrire à la Croix rouge et stipula que je ne ferai aucun stage à l'hôpital ni encore à la Maternité ;Elle alla trouver les mères de mes condisciples qui tombèrent d'accord pour que leurs filles n'aillent pas à la Maternité .
Pour ce qui est de l'hôpital, c'était compter sans notre directrice .pas d'hôpital, pas de diplôme !
Je n'ai pas eu la moindre discussion avec ma Mère, mais, quand vint le jour du stage à l'hôpital, j'y ai été .Patatras, elle m'a rencontrée place de la Mairie, en me disant: D'où venez-vous ? _ Je reviens de l'hôpital ! Silence;..Elle ne dit pas mot, et, j'ai pu continuer .Nous sommes passées par tous les services, assistions aux opérations, donnions les soins, bien entendu, et avons même fait un stage à la clinique Mer (notre directrice avait eu du mal à l'obtenir ) ;Stage aussi à la crèche municipale, et à la crèche Dhiel.
Je suis reconnaissante à notre directrice de toutes ces heures passées au Dispensaire,où nous étions confrontées à toutes sortes de bobos, accidents,piqures etc J'eus mon diplôme,qui après fut transformé mais, qui enregistré nous donnait le titre d'infirmières d'Etat .Si ma pauvre Maman avait assisté à tout cela !....Elle s'était pourtant occupée des blessés pendant la guerre de 14 ! Il y avait à ce moment_là des étudiants en médecine réfractaires au STO nous assistions avec eux aux consultations .J'ai assisté à combien d'opérations! trop intimidée, du reste, on ne me le demandait pas, j'aurais été incapable de passer les pinces ou les compresses, ou le catgut à temps voulu . Mais quand, dans notre quartier on venait demander à la maison, aide pour pansement lavement ou autre Maman me demandait d'y aller,ce que je faisais volontiers ;Plus tard, ce fut ma tante Marie-Thérèse qui en fit profession .
Un jour que je devais revenir de Paris avec mon fiancé (d'habitude, j'y allais seule et revenais de même,), nous avons trouvé Maman à la gare, elle était venue à pieds, et a tenu à nous accompagner à pieds jusqu'au 102 pour que la ville se rende compte qu'elle approuvait ce voyage
Il y avait une très grande différence entre nos camarades de classe et nous, pour ma part, tout en m'en rendant compte, je n'en ai pas souffert, mais il est vrai que je me suis mariée de bonne heure. ..

mercredi 6 octobre 2010

Ily a beaucoup mieux....

Je n'a i jamais eu la prétention de concurrencer Daniel, mon fils qui a accompli une oeuvre magistrale, en écrivant l'histoire des Faguer en plusieurs volumes . Étant de la basoche, il n'a pas manqué d'y ajouter, actes de naissances, contrats de mariage, ventes ou achats etc .
je suis très fière après avoir lu ces vies pleines de droiture, d'avoir été le canal par lequel, une génération de Faguer a transité .
Nous avons également le livre écrit sur Thérèse Durnerin, tante de mon beau-père, qui fonda, fin dix-neuvième la 'Société des amis des pauvres .Elle ne contredit pas Zola, tout en ne s'exprimant pas de la même façon ! Elle écrit : comment pourrais-je demander à des hommes quelques heures pour Dieu, alors qu'ils travaillent quatorze heures par jour, même le Dimanche .Que ne m'a pas dit mon Père sur la révolution industrielle ! Il sortait avec nous de la messe du Dimanche, et nous disait, regardez Rue de Joinville, tous les magasins ouverts , le mien ne l'est pas.
Nous avons le livre écrit sur mgr Marbeau qui fut cousin germain de mon beau-père .Dernier d'une très nombreuse famille, mon beau-Père avaient des soeurs mariées à sa naissance (1879) Mgr Marbeau , après avoir été curé de St Pierre de Chaillot était évêque de Meaux en 1914 .
Comme le préfet était parti, il en fit l'office .Très grand, d'un caractère très malicieux, il emmena faire le marché les "monsignore" de son évêché, et, tout en achetant des légumes les remettait dans leurs bras .Quel scandale ; Mon beau-père fut très fier, lui, d'être un des premiers hommes d'Auteuil à oser porter un paquet"alimentaire"
Mais je laisse à Daniel, l'histoire des Faguer et ascendants ;
Je ne peux pas, cependant résister au plaisir de conter l'histoire d'un mariage .
L'arrière-Grand père de mon mari, veuf, reçut la charge de l'éducation de deux de ses petites filles.Leur papa était mort ruiné, après s'être affilié à la secte des "saint Simoniens" . Une de ses relations, un avocat, veuf, demanda en mariage la fille qui s'occupait de son grand-père .
Celui-ci, déjà malade, persuada Louise, ainsi s'appelait-elle, d'accepter . La pauvre le fit, la mort dans l'âme. Sitôt fiancé, Jules (c'était son prénom), déclara à la jeune fille que le mariage, se ferait rapidement, sa propre femme ayant été malade au moins deux ans !
Eh bien, figurez- vous, que dans ces années-là, lorsqu'on épousait un veuf, la cérémonie avait lieu à huit heures du matin, sans cloches .Le déjeuner ne fut pas un déjeuner de fête..Les beaux-parents n'y assistèrent pas .
Il Y avait dans la famille, une délicieuse cousine que l'on avait préposée à recevoir les jeunes mariés pour leur première nuit .
Cette cousine aida la jeune mariée à se déshabiller, puis s'adonna au rôle auquel elle était chargée :mettre au courant la victime de l'épreuve imminente. (On me comprend) Elle ne donnait ,bien sûr, aucun détail, la devise était: sois soumise à ton mari !!!!La jeune Louise écrit sa terreur ressentie au bruit des grands pas décidés se dirigeant vers sa chambre ...............
Ce n'est pas tout, elle fut conduite par son mari chez les anciens beaux parents de celui-ci, et leur demanda pardon à genoux ! Mes filles me menacèrent de déchirer le carnet ....

mardi 5 octobre 2010

Au hasard des pages d'un viex carnet....

Première page :

Mots en liberté...

C'est un manuscrit
Mal écrit..;
Il est sans cesse corrigé !...
Comme la mer passe
Sur les galets,
J'efface les mots, et les remplace:
Il n'est pas destiné à la postérité.
Si on le lit
Tant pis!


Dieu, que c'est vieux tout cela .je n'avais pas d'ordinateur à 'époque ..;
Plus loin... Pour les miens, j'ai écrit : le "Jessé". L'actuelle génération l'appelant le GC, j'ai joué de l'homonymie ...
Il m'apparaît normal, après les avoir à peine évoqués, de parler plus longuement de ces aïeux qui, tous, plus ou moins, ont transité par le Grand Coudray.
A l'aide de toutes ces lettres qu'ils ont échangées, de ce que j'ai pu entendre des derniers disparus, de mes souvenirs aussi, j'ai tenté de laisser d'eux une galerie de portraits;

J'ai réalisé, quand j'ai perdu Maman,
Que mouraient avec elle un tas de souvenirs
Que personne ne pourrait évoquer à l'avenir.
Alors, devenue naturellement
Au Jessé, l'aïeule du moment
Je me suis promis de laisser des vestiges
De tout ce que je sais sur nos antécédents
Voici les "Rameaux et les tiges ...


Oui, mais, voilà, cela s'arrête là .
Plus tard, j'ai décidé de faire photocopier les lettres et les photos que je possédais .
Dire que notre génération avait religieusement laissés intacts dans le grenier des paquets, et des paquets de correspondance, soigneusement ficelés par des faveurs de couleur .Trésor laissé par mon arrière Grand Mère .Le cousin germain Paul et Maman avaient bien enlevé tous les timbres, mais avaient refait les paquets .D'autres sont venus depuis et ont tout défait, prenant connaissance du contenu de ces lettres .Maman m'a raconté, qu'à la suite de cela, on était venu lui demander si son Grand-père n'avait pas eu un enfant naturel !!!!Or, il s'était beaucoup occupé de deux enfants un garçon et une fille qui ne lui étaient rien . Le garçon est devenu un voyou, la fille, a très bien tourné, a épousé un médecin, et est restée en rapport avec mes grands-parents .
Mon arrière grand mère gardait tout ; Il est bien dommage que cela ait été saccagé, car ma grand mère Picquenard, écrivait absolument tous les jours à ses parents ! La correspondance avec la famille était très importante, les visites au Grand Coudray, aussi .il y avait au début du siècle neuf arrivées de trains par jour à Ambrières !

J'ai donc demandé à maman, qui en avait quelques unes à Laval, et qui les lisaient devant moi de me les léguer, mais je n'ai eu que des lettres non classées, et il y en a eu beaucoup de disparues ;les papiers qui me restent m'intéressent beaucoup cependant .
ce vieux carnet qui vient de me tomber sous la main ( Dieu, que mon écriture a changé) m'amuse et m'émeut .
Encore quelques bribes ...

Il faut vous dire que le Grand Père,
Celui du kiosque, au bord de l'eau,
Était nanti d'un frère jumeau.
Il avait beau être curé,
Il inventait des tours pendables,
Et ses farces sont mémorables
Dans la famille et la contrée .

Cette idée de la prophétie,
C'était bien plus qu'une facétie, Elle a fort contrarié
Le curé mystifie
Et, presque fâché l'évêché!

Le Père de ces deux jumeaux
N'était pas banal non plus.
Étant jeune, il aurait voulu
Épouser la jolie voisine,
Mais, celle-ci était maline,
Et le pauvre ancêtre eut beau
A la belle déclarer sa flamme,
Prudente, avant d'être Madame
Elle dépêcha son notaire au notaire de son soupirant,
Et, les deux chargés de mission,
Peut-être bien, pendant un an,
Se perdirent en discussion:
On se refusait donation,
On contestait les "espérances";
Finalement l'amour-passion
Ne pesa plus dans la balance,
Et les deux jeunes gens fort déçus
Toute leur vie, s'en s'ont voulu.

Avec la même ardeur qu'ils eussent convolé
Ils se battirent à coups d'avoués
Lors de procès interminables .
Il nous faudrait un chartrier
Pour suspendre tous leurs dossiers!

Il n'y a pas si longtemps
Que les arrières petits enfants
Jugèrent beaucoup plus agréable
De conclure la guerre de cent ans !


Je reviendrai sur cette histoire de prophétie .

J''ajoute qu'un Lavallois, il y a plusieurs siècles qui s'appelait Guillaume le Doyen a beaucoup écrit sur Laval .Il n'écrivait qu'en vers de "mirliton", comme moi......






dimanche 3 octobre 2010

Le G.C.

Je viens d'avoir Bernard D au téléphone.Nous ne pouvons jamais ne pas évoquer les vacances au G C .Alors ce soir, qu'on me pardonne si je l'ai déjà fait, je vais vous redire l'Avenue ;


L'A V E N U E



Imaginée par un aïeul,
Pour mieux souhaiter la bienvenue,
Cette longue allée de tilleuls qui nous accueille :
C'est l'avenue!

L'hiver, les branches du haut, étiques,
Lancées,croisées vers le ciel
(Comme les mains jointes des hommes,
Dans une louange éternelle
D'Alleluia, de Te Deum)
Dessinent une voûte gothique .

Plus bas, de taille monumentale,
Moussus d'or ou d'argent, les troncs
Ressemblent aux pierres du perron;
Ils supportent la cathédrale
Qui nous conduit à la maison.

Opulente, à la belle saison,
La nature, source de musique,
Dote cet oratoire d'exception
D'un invisible chœur antique:
En Juin, quand les tilleuls embaument,
Les abeilles bourdonnent des psaumes !


J'aime à penser que ceux qui ne sont plus, qui ont passé du temps au GC, et qui aimaient aussi, ce bon vieux 102, s'y promènent, comme Marcelle !
Un jour que j'étais à côté du kiosque, un Monsieur est venu, avec son appareil photo, et m'a demandé de photographier le kiosque, puis la rivière .C'était en Automne et les peupliers lui faisaient la haie dans deux immenses coulées d'or . Les épicéas ont poussé depuis ...Je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire aussi sur les peupliers .
Je bénis Antoine, qui il y a des années m'a initiée à l'ordi .Combien de fois lui ai-je téléphoné pour être secourue .Maintenant, j'ai près de moi , toujours, des dépanneurs de savoir, et de bonne volonté !....Cela m'a permis de m'adonner à cette passion d'écrire que j'ai toujours eue, mais à laquelle, je n'avais pas le temps de m'adonner !
Alors, tant pis , ce soir, je vous livre encore une de mes vieilleries:


Libellule

Libellule, en fourreau bleu-nuit
Tu frôles le ruisseau sans bruit,
Tu planes un instant et t'enfuies...
Où loges-tu au bord de l'eau?
Se trouve-t-il un nid assez beau
Pour tes ailes diaphanes et fragiles ?


Le soleil, à travers les herbes
Offre un bijou étincelant,
Inaccessible et superbe
Au pêcheur, toujours vigilant,
A l'épuisette si agile.

L'enfant, qui suit tes venues brèves
Te prend pour un oiseau de rêve
Pressé de se rendre à la fête
Où dansent papillons et rainettes,
loin, au sein de la roselière,
Tout au bord de la rivière .

samedi 2 octobre 2010

Encore le 102...

J'ai dit que mes parents étaient arrivés au 102 en 1927 .C'est là qu'est née ma petite soeur, Marie-Claire, le cinquième enfant .
Ce n'est qu'en 1934 que les de C qui habitaient le rez de chaussée, s'en allèrent . Mon Père avait plus tôt, acheté la propriété . Je fis ma première communion solennelle le 6 Mai 1934, alors que ma soeur Odile et mon frère Yves faisaient respectivement leur troisième et seconde . C'était ainsi en ce temps là .
La salle à manger, le salon descendirent d'un étage, et toutes les pièces de service furent appréciées, office, cuisine, arrière cuisine, et, pour nous les enfants, le bureau . La famille fut plus à l'aise ;dans la chambre des filles que je partageais, avec Odile et Jeanne-Françoise, il y avait sous la tapisserie d'un mur, comme de la tôle .Cela nous intriguait ;Il a fallu que mon mari et moi modifiions la maison , pour que nous trouvions dans ce mur deux coffre-forts, dont l'un avait une double paroi remplie de chaux pour être incombustible .
Ce qui nous amusait, sans nous intriguer davantage, c'étaient les portes matelassées, bourrées de crin, recouvertes de toile par lesquelles on accédait de deux côtés différents à la chambre de nos parents .Un couloir passait derrière notre chambre avec du côté des parents une porte ainsi faite .Nous étions séparés de la chambre des parents par un véritable sas d'1 m2 entre deux portes dont une matelassée .
Peu de temps,avant qu'elle ne nous quitte, j'en parlais avec Maman qui me raconta que dans notre chambre à nous, il y avait eu une jeune fille folle, , elle m'a même parlé d'une très grande cage, mais les portes matelassées devaient étouffer les cris de cette folle .
Le précédent propriétaire, très original, n'avait que des filles ;Son personnel logeait au second étage, même couloir qu' au premier mais auquel était accrochées plusieurs sonnettes . Dans l'office, au rez de chaussée, même nombre de sonnettes . Ce Monsieur avait aménagé un escalier de secours extérieur et sur la façade de l'entrée, nous pouvons encore voir la cloche qui lui servait pour faire des pseudo alertes d'incendie .Tout le monde, alors, en pleine nuit, devait descendre dans le jardin.Il mourut en terre-sainte, laissant les placards de l'office et du bureau pleins de livres et de correspondance .Il y en avait autant dans la chambre verte, ancienne chambre des ordonnances .Mes parents n'ont jamais eu à acheter de dictionnaires latin, allemand ou grec .
Le chauffage de cette maison avait été installé en 1913, il y avait cabinet de toilette pour mes parents, une salle de bains avec son grand chauffe-bain en cuivre .Une manette de bois faisait passer l'eau par une très grosse pomme : la douche .Un panier de pommes de pins suffisait pour faire chauffer un bain.
Je nous revois encore dans la baignoire, habillés de nos longues chemises de nuit !
Il y avait d'autres lavabos .Quand au WC, c'était un véritable trône;On y accédait par plusieurs marches.Tout autour du trône, c'était lambrissé, et,la tablette qui pouvait recouvrir l'endroit était intégré dans une véritable table. On tirait un bouton à droite ,comme une poignée de porte et tout s'en allait avec l'eau dans l'ouverture .Les anciens livres de comptabilité du siècle précédent (en papier de soie) trouvaient là leur utilité .

Quand la Marée Chaussée n'y va pas de main morte

Il y eut plusieurs héritages du côté de ma Grand-mère paternelle .
Le dernier en date fut insolite .
Mes parents furent prévenus du décès subit de mon oncle Emile, frère de ma Grand-Mère et de son épouse .Ils se rendirent immédiatement au domicile des défunts auquel ils trouvèrent un officier de Gendarmerie, se disant, en quelque sorte "fils adoptif" des défunts, sans enfants .
Il les reçut très aimablement, et leur dit ceci : Vos oncle et Tante, je les ai trouvés morts dans leur lit . Pour moi, cela ne fait aucun doute, ce ne sont pas des morts naturelles .
Faire une enquête ne nous les ramènera malheureusement pas, d'autre part, vous venez de loin.
le médecin a rédigé le certificat de décès , j'ai fait les démarches pour que la sépulture ait lieu demain, qu'en pensez-vous ?
Cet officier sympathique héritait les valeurs et la maison, ma grand-mère les meubles, vaisselle etc .Mes parents se rendirent à la justesse de cette argumentation, et, commandèrent un camion de déménagement .Tout se passa à l'amiable, si j'ose dire en aussi triste circonstance .Ne disons pas de mal des gendarmes, ils savent agir avec subtilité , celui-ci le démontra .

Le Bridge....

Le jeu de Bridge nécessite une gymnastique intellectuelle pour bien en appliquer la logistique, et , associé avec les mots croisés, il permet de stimuler les facultés intellectuelles pour les garder si non intactes, du moins de solliciter ceux qui le pratiquent à garder leur vocabulaire, et à rester psychiquement autonomes.Le scrabble aussi, peut être considéré comme une thérapie .
C'est en tous cas mon avis .

vendredi 1 octobre 2010

Un mot sur mon grand-Père Picquenard...

Ses parents avaient une propriété à Vire où nous avons été en pèlerinage Michel et moi.
Les Letessier, outre des immeubles à Vire habitaient le domaine de la Corderie, à l'autre extrémité de Vire .Les familles se connaissaient, mais jusqu'à leurs fiançailles , mon grand père et ma Grand mère se disaient monsieur et mademoiselle .
Mon arrière- Grand Mère était une Letessier. La famille l'appelait "maman jolie"" Les jeunes gens se voyaient donc aux vacances, car mes arrière-grands parents avaient une affaire commerciale à Paris, qu'ils ont vendue par la suite aux Thorn, tandis que les Letessiers avaient aussi une affaire commerciale à Paris. Le fondateur de l'entreprise Picquenard allait souvent à Paris à pieds m'a dit Maman.Comme j'en parlais avec une amie de la génération de Maman, elle me répondit que c'était courant à l'époque, et qu'un fils de Sèze, qui habitant Laval, faisait son droit à Rennes, y allait à pieds.Mes arrière-Grands parents Picquenard eurent deux enfants :Léopold, mon grand-Père, et Léonie qui épousa Louis Delormoz, qui, avec son frère tenait à Paris un commerce de deuil.
Mon Grand-Père fit Polytechnique, l'école de guerre et c'est en tant que lieutenant qu'il épousa ma Grand-mère Berthe .Comme à tout officier de cette époque, il lui fut assigné un poste aux colonies .C'est alors que Berthe répondit : les colonies ou le mariage .Son avenir se trouvait par là même ralenti...mais il céda .
Mes arrières Grand-parents de Valpinçon (je reviendrai sur leur patronyme) avait un véritable culte pour leur fille .(J'ai une lettre du mari de cette dernière qui lui dit: il faut bien reconnaître que tes parents en ont surtout pour toi;Il reste quand même des lettres de mon arrière- grand- mère, à son fils pensionnaire à Caen qui prouvent son amour maternel.)
Pour en revenir à Léopold P.ses lettres prouvent toute la tendresse qu'il avait pour sa femme .On lui a fait une réputation de croque mitaine .mais un salaire d'officier n'était pas phénoménal.
Son épouse qui,d'après Maman, ne savait pas faire cuire un oeuf en se mariant eut tout de suite une bonne.Comme lorsque un nouveau ménage de l'armée arrivait dans une ville, elle reçut un carnet de "visites à rendre" avec les jours de réception indiqués .Il y eut aussi une ordonnance .
Si la corbeille de mariage qui lui fut remise le jour de ses noces était princière, son apport, à elle, pour la maison, ne l'égalait pas .J'en ai donné à ma fille l'écrin : on y voit la place de la montre, de la bague, du collier,et du bracelet en diamants, je tiens ces détails de Maman.
Il fallait donc à cette jeune femme recevoir . Marcelle parle du magnifique service de vaisselle .Il fallut de l'argenterie ...D'un goût très sûr, la jeune femme changea peu à peu son mobilier pour de l'ancien .Cela créa dans le ménage des scènes pathétiques....pour étayer mon propos, je fais référence à une lettre de ma grand-mère à ses parents .Étant jeune fille, elle avait l'habitude de se mettre au piano deux heures par jour .N'en possédant pas, alors qu'ils étaient en garnison à Douai,elle en commanda un à Laval, qui arriva à bon port dans une grande caisse, la facture étant libellée un nom de son père au GC. Colère de celui-ci! Elle écrivit à sa mère que la colère passerait vite ...Elle put refaire ses deux heures quotidiennes .Il fallait aussi varier les toilettes .
Mes arrière-Grand-parents envoyaient régulièrement des colis de victuailles .Ma grand Mère était très cultivée, ayant passé deux ans en Angleterre, elle parlait couramment l'Anglais .Ayant de la famille à Paris, elle aimait aller aux spectacles .
(J'ouvre ici une parenthèse . Mon oncle Paul de V était profondément attaché à sa mère .Le mari de celle-ci mourut en 1914 .Sa veuve n'avait pas le moyen de faire construire un caveau .Son fils Paul le fit sur ses directives et paya sûrement la facture J'en ai la lettre. Quand ma grand mère, sa soeur, mourut en 1916, elle fut enterrée sans problème avec son Père . Par la suite ....!
Maman a dû ignorer l'existence du caveau, car ele m'a toujours dit qu'il n'y en avait pas à Ambrières, et comme elle détestait aller dans les cimetières, elle n'y mettait pas les pieds, ou restait à la porte,jusqu'à ce que Laval lui prît les chers siens ;Mais elle n'y retourna jamais . D'après les lettres, après la naissance de son fils Georges, elle fit une fausse couche, ensuite, sa santé lui causa des problèmes . Maux de tête, malaises pour lesquels, son mari qui l'aimait,la suppliait de se soigner .Il fut question d'opération. Ma grand mère ne voulait pas en entendre parler . Des lettres de ses amies lui disent que les traitements au radium sont maintenant courants.Qu'elle ne se tracasse pas.On comprend à l'heure actuelle, quel était son mal.Maman ne s'en est jamais douté . On comprend aussi les supplications d'un mari dont la vie conjugale devait être bien perturbée .Pendant toute la guerre, il écrivait qu'il allait à la messe tous les jours.Il a dit à une cousine que nous avions été voir à Paris, qu'il n'avait jamais trompé sa femme . Après un mieux certain, après l'opération à Rennes (ce qui permit à mon Grand-père de faire un saut au GC,) elle mourut subitement, alors que Mlle Marie la veillait. on avait sans doute ouvert et refermé . Dans son agonie, elle ne cessait de réciter ses prières en Anglais.,Comme ce fut dur pour lui d'être veuf à 47 ans et de ne pouvoir se remarier sans se fâcher avec ses enfants!
Mon Oncle Louis Delormoz essaya, avec délicatesse, dans une lettre, de recommander la chaleur familiale .Tout ceci, n'est pas notre affaire, à nous les descendants, mais je ne peux entendre parler du mauvais caractère de mon Grand-père paternel sans bondir . Ma tante Marie-Thérèse l'aimait énormément, et, c'était réciproque .