vendredi 1 octobre 2010

Un mot sur mon grand-Père Picquenard...

Ses parents avaient une propriété à Vire où nous avons été en pèlerinage Michel et moi.
Les Letessier, outre des immeubles à Vire habitaient le domaine de la Corderie, à l'autre extrémité de Vire .Les familles se connaissaient, mais jusqu'à leurs fiançailles , mon grand père et ma Grand mère se disaient monsieur et mademoiselle .
Mon arrière- Grand Mère était une Letessier. La famille l'appelait "maman jolie"" Les jeunes gens se voyaient donc aux vacances, car mes arrière-grands parents avaient une affaire commerciale à Paris, qu'ils ont vendue par la suite aux Thorn, tandis que les Letessiers avaient aussi une affaire commerciale à Paris. Le fondateur de l'entreprise Picquenard allait souvent à Paris à pieds m'a dit Maman.Comme j'en parlais avec une amie de la génération de Maman, elle me répondit que c'était courant à l'époque, et qu'un fils de Sèze, qui habitant Laval, faisait son droit à Rennes, y allait à pieds.Mes arrière-Grands parents Picquenard eurent deux enfants :Léopold, mon grand-Père, et Léonie qui épousa Louis Delormoz, qui, avec son frère tenait à Paris un commerce de deuil.
Mon Grand-Père fit Polytechnique, l'école de guerre et c'est en tant que lieutenant qu'il épousa ma Grand-mère Berthe .Comme à tout officier de cette époque, il lui fut assigné un poste aux colonies .C'est alors que Berthe répondit : les colonies ou le mariage .Son avenir se trouvait par là même ralenti...mais il céda .
Mes arrières Grand-parents de Valpinçon (je reviendrai sur leur patronyme) avait un véritable culte pour leur fille .(J'ai une lettre du mari de cette dernière qui lui dit: il faut bien reconnaître que tes parents en ont surtout pour toi;Il reste quand même des lettres de mon arrière- grand- mère, à son fils pensionnaire à Caen qui prouvent son amour maternel.)
Pour en revenir à Léopold P.ses lettres prouvent toute la tendresse qu'il avait pour sa femme .On lui a fait une réputation de croque mitaine .mais un salaire d'officier n'était pas phénoménal.
Son épouse qui,d'après Maman, ne savait pas faire cuire un oeuf en se mariant eut tout de suite une bonne.Comme lorsque un nouveau ménage de l'armée arrivait dans une ville, elle reçut un carnet de "visites à rendre" avec les jours de réception indiqués .Il y eut aussi une ordonnance .
Si la corbeille de mariage qui lui fut remise le jour de ses noces était princière, son apport, à elle, pour la maison, ne l'égalait pas .J'en ai donné à ma fille l'écrin : on y voit la place de la montre, de la bague, du collier,et du bracelet en diamants, je tiens ces détails de Maman.
Il fallait donc à cette jeune femme recevoir . Marcelle parle du magnifique service de vaisselle .Il fallut de l'argenterie ...D'un goût très sûr, la jeune femme changea peu à peu son mobilier pour de l'ancien .Cela créa dans le ménage des scènes pathétiques....pour étayer mon propos, je fais référence à une lettre de ma grand-mère à ses parents .Étant jeune fille, elle avait l'habitude de se mettre au piano deux heures par jour .N'en possédant pas, alors qu'ils étaient en garnison à Douai,elle en commanda un à Laval, qui arriva à bon port dans une grande caisse, la facture étant libellée un nom de son père au GC. Colère de celui-ci! Elle écrivit à sa mère que la colère passerait vite ...Elle put refaire ses deux heures quotidiennes .Il fallait aussi varier les toilettes .
Mes arrière-Grand-parents envoyaient régulièrement des colis de victuailles .Ma grand Mère était très cultivée, ayant passé deux ans en Angleterre, elle parlait couramment l'Anglais .Ayant de la famille à Paris, elle aimait aller aux spectacles .
(J'ouvre ici une parenthèse . Mon oncle Paul de V était profondément attaché à sa mère .Le mari de celle-ci mourut en 1914 .Sa veuve n'avait pas le moyen de faire construire un caveau .Son fils Paul le fit sur ses directives et paya sûrement la facture J'en ai la lettre. Quand ma grand mère, sa soeur, mourut en 1916, elle fut enterrée sans problème avec son Père . Par la suite ....!
Maman a dû ignorer l'existence du caveau, car ele m'a toujours dit qu'il n'y en avait pas à Ambrières, et comme elle détestait aller dans les cimetières, elle n'y mettait pas les pieds, ou restait à la porte,jusqu'à ce que Laval lui prît les chers siens ;Mais elle n'y retourna jamais . D'après les lettres, après la naissance de son fils Georges, elle fit une fausse couche, ensuite, sa santé lui causa des problèmes . Maux de tête, malaises pour lesquels, son mari qui l'aimait,la suppliait de se soigner .Il fut question d'opération. Ma grand mère ne voulait pas en entendre parler . Des lettres de ses amies lui disent que les traitements au radium sont maintenant courants.Qu'elle ne se tracasse pas.On comprend à l'heure actuelle, quel était son mal.Maman ne s'en est jamais douté . On comprend aussi les supplications d'un mari dont la vie conjugale devait être bien perturbée .Pendant toute la guerre, il écrivait qu'il allait à la messe tous les jours.Il a dit à une cousine que nous avions été voir à Paris, qu'il n'avait jamais trompé sa femme . Après un mieux certain, après l'opération à Rennes (ce qui permit à mon Grand-père de faire un saut au GC,) elle mourut subitement, alors que Mlle Marie la veillait. on avait sans doute ouvert et refermé . Dans son agonie, elle ne cessait de réciter ses prières en Anglais.,Comme ce fut dur pour lui d'être veuf à 47 ans et de ne pouvoir se remarier sans se fâcher avec ses enfants!
Mon Oncle Louis Delormoz essaya, avec délicatesse, dans une lettre, de recommander la chaleur familiale .Tout ceci, n'est pas notre affaire, à nous les descendants, mais je ne peux entendre parler du mauvais caractère de mon Grand-père paternel sans bondir . Ma tante Marie-Thérèse l'aimait énormément, et, c'était réciproque .

Aucun commentaire: