j'avançais au-delà des petits postes, quand, tout à coup, je fus enveloppé par le craquement de vingt fusils, et je vis mon camarade étendu, de tout son long, contre moi, sur la route, la tête broyée. le poste allemand était à trente pas; j'ai senti à ce moment que mon coeur protégeait tout mon pays; jamais je n'avais respiré l'air de la France avec cette fierté; ni posé mon pied sur sa terre avec cette assurance.
Je ne comprends pas encore, comment je ne fus pas tué alors, ni vingt fois depuis. Le 16 tSeptembre, j'étais fait prisonnier devant Noyon, en plein combat; en Novembre, j'étais de nouveau en France et en Décembre, je retrouvais le feu avec la plus belle des divisions, la 14°batterie de , Belfort. Avec elle, je me sui battu trente mois, jusque devant Mézières. J'ai été trois fois blessé, je gard sous l'aorte un éclat d'obus reçu dans la Somme; démobilisé, j'ai commis le crime de rester chez moi...Et mantenant, Mr Herriot, vous me montrez la porte .
Vous voulez rire, Mr herriot !
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