Puis, elle connut le calme définitif…Les cloches du village l’annoncèrent….
Au moment du café on se crût obligés de faire le « trou normand en l’honneur de cette pauvre tante Eliane.
Décidément, elle nous manquera, les repas de
fêtes ne seront plus ce qu’ils étaient.
Elle
nous a réunis aujourd’hui. Qu’elle soit maintenant dans la paix, les
ordinateurs, les martiens, les soucoupes volantes ne la suivront pas en
Paradis ;
Pour
les Juifs, c’est une autre histoire, le meilleur des souhaits à former pour
elle, c’est que certain Juif que nous prions tous l’accueille dans un sourire
en lui disant shalom !
Un
petit neveu de dix ans n’a pas, semble-t-il perdu un mot de cette conversation
de grande personne.
Il
s’exclama soudain : Mais Tante Eliane parlait aussi des Russes ?
D’un
air pincé tante X proclama : on parle toujours de trop devant les
enfants !
Un ange passa …mais sûrement un chérubin
espiègle, car, aussitôt Oncle D enchaîna, bien sûr, les russes, il ne faut pas
les oublier.
Il
faut dire, que lorsqu’elle était petite, Auteuil, et principalement le Square
Théophile Gautier était occupé par plusieurs familles de russes blancs, dont
les pères de famille étaient souvent chauffeurs de taxi, ils avaient gardé leur
accent, leur grande distinction, mais étaient les preuves vivantes de la
sauvagerie des assassins du Tzar et de sa famille.
L’exil de ces pauvres gens faisait partie de l’enfance
de Tante Eliane.
Quand, à 27 ans, la deuxième guerre mondiale
fut déclarée, avec les conséquences que l’on sait, le risque du pouvoir
communiste en France était réel.
Parfaitement, ajouta Un Bon Papa, j’ai eu,
entre les mains à St B, où j’habitais alors, des feuilles de recensement
dérobées à la cellule communiste.
Les "camarades " devaient y inscrire les habitations des « suspects », avec le nombre de leurs portes et fenêtres, l’éventualité qu’ils eussent des armes, et en 1946 le parti communiste fut à un doigt de prendre le pouvoir. De plus, on était sans nouvelles de beaucoup de prisonniers « libérés » par les troupes russes.
Les "camarades " devaient y inscrire les habitations des « suspects », avec le nombre de leurs portes et fenêtres, l’éventualité qu’ils eussent des armes, et en 1946 le parti communiste fut à un doigt de prendre le pouvoir. De plus, on était sans nouvelles de beaucoup de prisonniers « libérés » par les troupes russes.
La droite, à cette époque, se préparait à
l’offensive.
Tout
cela fait partie de la vie de tante Eliane.
Elles les
voyaient déjà, envahissant les rues de Paris, y campant, comme en 1815,
et pénétrant dans les cafés, tapant sur le zinc, tout en disant Bistro, les
italiens auraient dit « Prompto »
Les Russes s’immiscèrent sinon en France,
mais du moins dans le sac imaginaire de tante Eliane .Ce qui est évident, c’est
que les ordinateurs sataniques, les juifs perfides et déicides, les gens d’en
haut, les soucoupes volantes, ne quittaient pas la malheureuse, même dans son
sommeil.
Affublée,
je ne dirai pas naturellement, auréolée, nimbée, car il ne s’agit pas ici de
lumière, j’inventerai pour elle le qualificatif d’enténébrée, par toute cette
compagnie invisible aussi bien qu’inaudible par tout un chacun, elle vivait
dans un vacarme épouvantable.
On est étonné qu’elle n’ait jamais parlé des
musulmans .Qu’allez-vous chercher encore, s’indigna Tante X ?
AH, souvenez-vous s’empressa de lancer Oncle
D.
Elle
prit part aux manifestations « Algérie française, en 1962.
La
presse télévisée ne lui fit pas l’honneur d’une image. Heureusement ! Elle
eut simplement eut droit à la compassion de ses Co manifestants
En voilà assez dit Tante X c’était une bonne
personne .Alors qu ‘elle avait quitté Paris, après deux cambriolages, j’ai
aperçu dans sa petite maison un joli service à thé auquel elle me dit tenir
beaucoup, eh bien, croyez-moi si vous voulez, avec des larmes dans les yeux,
elle a bien voulu céder à ma prière persévérante, et elle me l’a donné.
Pauvre
Tante Eliane répondit la famille en chœur...
Ah pauvre, elle l’était, et aujourd’hui, je suis la seule à en dire du bien.
Ah pauvre, elle l’était, et aujourd’hui, je suis la seule à en dire du bien.
Un
silence se fit, la majorité fit un dernier tour au cimetière.
Là,
aucun bruit, à part le chant d’un oiseau
Nul doute qu’un petit neveu ou petite nièce
n’hérite un jour du sac à malices !
FIN
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