Bien chers
tous,
Il n’est pas
dans mes intentions de vous infliger un long discours .Je désire
remercier ceux qui l’ont aidé à plusieurs reprises à vider ses
presbytères .Il me faut donc, pour cela m’attarder un peu sur la
personnalité de mon frère
Seul garçon au
milieu de cinq filles !
Ma tante
Marie-Thérèse kidnappée par Maman nous conduisit à la maison
jusqu’à la sixième .Elle s’occupa de nos loisirs, nous
inscrits à diverses assocations,croisade eucharistique etc .Nous y
rencontrions des enfants de notre âge et l‘une qui vient de
disparaître, me parlait encore de nos cavalcades dans les escaliers
et les couloirs de notre grande maison . Mon Père était notre
professeur de latin.
Maman trônait au
sommet de la maison, et nous l’appelions le gouvernement de Papa .
En sixième, nous
sommes entrés les uns et les autres en classe. J’y rencontrais
celle qui fut ma meilleure amie Paulette .
Jeanne Françoise
se destinait à être religieuse, alors maman, tous les soirs allait
l’embrasser dans son lit en la suppliant d’y renoncer.
Quand Yves arriva
en seconde, Maman se rendit au collège et revint émerveillée de
l’appréciation du professeur, le sort de mon frère était par là
même décidé.
Revenons à
Paulette que nous recevions très souvent, et qui vint même au
grand Coudray .
Un drame s’y
joua ,à mon insu. A la grande fureur de Paulette, dont du reste, je
n’ai pas compris le sens, c’est le moins qu’on puisse dire ,
Yves fut interdit de promenades et de jeux avec nous .
Mon Père, en se
rendant compte de ce qui se passait, interrogea son fils :y a
-t-il quelque
chose entre vous et Paulette ? réponse : je l’aime .
Le sait-elle ?
Bien sûr !
Mon Père n’avait
pas droit au chapitre .
Mais qui était
le père de Paulette ? C’était un ingénieur des ponts et
chaussées, tout à fait indifférent aux choses matérielles le
concernant. Son épouse lui préparait son linge tous les jours .Il
venait à table quand on l’appelait .Si sa femme lui demandait :
Comment trouves-tu mon pâté, il répondait ah oui, parce que c’est
du pâté ? Autrement dit, si Paulette avait épousé Yves elle
aurait eu un homme de valeur, comme son Père , mais totalement
étranger à la tenue de sa personne, puisque sa femme y veillait et
il lui faisait confiance pour la conduite de la maison . ;;
Yves se soumit,
mais n’oublia jamais, il l’évoquait souvent dans ses homélies..
Après de
brillantes études à Rome, où il resta une année de plus à la
Rote, il fut nommé vicaire à Laval .. Puis, plus tard curé de
Ballée .Ne supportant pas une présence féminine dans sa maison,,
on sait ce qu’i en advint .
Entre temps,
Maman avait été à l’évêché, pour dire l’incapacité de son
fils de tenir une maison, elle a même suggéré de faire presbytère
chez elle, son fils pouvant être curé de sa paroisse.
La réponse étant
négative, l’oncle Picquenard et Maman essayèrent de persuader
Yves d’entrer dans un monastère où il serait entretenu par les
moines. Yves refusa tout net.
Assez tôt, il
contracta une maladie intestinale, qui fut mal soignée. Ce fut
certainement pour lui des années de calvaire. Ceux qui ont
généreusement évacué les cures de mon pauvre frère, ne pouvaient
se douter de cette souffrance qu’il jugeait, lui, infamante et de
sa façon, à lui, d’y faire face.
Yves tu venais
régulièrement nous voir .Une paroissienne qui savait où tu passais
Noël te réservait l’énorme dinde que nous partagions avec toi
chaque année. Michel était le frère que tu n’as pas eu ..
J’ajouterai que
dans ses différentes paroisses il se dévoua cœur et âme Une de
mes amies m’en parlait dernièrement.
Ma tendresse,
pour toi , est attristée, mais tu es attendu là-haut par Celui à
qui tu as donné ta vie et par toute cette immense famille qui t’as
précédé .
Cécile 2
Novembre 2018
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