Texte d'André Sève
Un soir de concert , le célèbre viomoniste Paganini jouait ,
Avec tant d'énergie qu'une corde se rompit ,
la plus finse: la chanterelle .
Imperturbable , il continua de jouer .
Une deuxième corde saute , puis une troisième.
C'est presque la fin du morceau .
Frénétiquement applaudi , Paganini termine en beauté
avec l'unique corde restante : la grosse corde du sol.
Au bout de la vie , une à une les cordes sautent.
Jambes faibles , mémoire capricieuse , levers difficiles , fatigue au soir .
Combien de temps pourrons-nous jouer encore le concerto de notre vie ?
Sans être un paganini étincelant jusqu'au bout ,
on peut faire entendre de belles choses avec les cordes qui restent .
Il faut les fréquenter en grande amitié
plutôt que trop penser aux cordes disparues .
Chère vieille corde du sol , la dernière , la plus grave,
Corde de la patience courageuse , de la sagesse,
de la bonté, des appels à Dieu.
Que de notes peuvent jaillir de la denière corde !
C'est cela qu'on attend autour de nous .
Une petite musique de paix et d'humour .
Prédication silencieuse , mais si parlante ,
sur l'espérance.
Quand Dante arrive à la description du paradis ,
il s'exclame:
"il me semble que tout riait ."
La dernière corde est faite pour ce rire ". fin de citation".
Aujourd’hui , c'est chez moi que nous nous réunissions ..Le bridge est un prétexte que nous ne dédaignons pas , au contraire . mais quelle joie de contempler ces visages amis , heureux de se retrouver .On peine à se quitter ensuite ....Nous jouons peut-être sur notre dernière corde , la corde du rire , tout en jouant de tout notre cœur ,et la paix heureuse se diffuse comme un parfum ......
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